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trentenaires du monde
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12 novembre 2006

Vive la modernité !

NO_PurmamarcaC’est une évidence flagrante. Plus on revient vers la modernité et plus tout nous apparaît plus compliqué. L’Argentine. Nous y sommes arrivés via la frontière sud de la Bolivie le 27 octobre. Jusqu’à présent, nous avions toujours utilisé les transports locaux, afin d’être au plus près de la population locale, de ne pas exploser notre budget quotidien et parce que finalement, des bus ou des collectivos, on  en trouvait partout pour toutes les destinations, souvent bondés, pas toujours des plus confortables, mais dans lesquels on faisait le voyage juste pour quelques piécettes. Le top donc pour les routards que nous sommes. Mais voilà, en Argentine, le réseau de bus est certes énormément développé, mais il ne dessert pas toutes les destinations et encore moins les petits villages où nous cherchions à nous rendre. Du coup, pour espérer sillonner les pistes caillouteuses du nord-ouest de ce grand pays, il ne nous restait plus qu’une seule solution : Louer une voiture… Bon d’accord on aurait pu faire du stop, monter à l’arrière des camions, voire louer des vélos ou même s’y prendre en une semaine en marchant sacs au dos. On en connaît qui n’ont pas lésiné sur ce genre de moyen peu onéreux dans des conditions plus extrêmes encore, avec des dénivelés de 1000 m et tout et tout… mais bon on ne s’appelle pas les escargots ou les lièvres pour rien ! (comprendront ceux qui suivent…).

NO_ObispoDonc une voiture. Sur le coup, on se dit «  cool ! Cela va faire du bien de reconduire un peu, de pouvoir avancer à notre allure en s’arrêtant où on veut, quand on veut… » Et c’était cool. Comme un sentiment de liberté oublié. Rouler les fenêtres grandes ouvertes. Dévaler les routes désertes le long du rio Escoipe entre Salta et Cachi. S’arrêter ça et là au cœur de la Cuesta del Obispo, pique niquer au milieu de nulle part face à la Vallée Enchantée, tracer tout droit sur l’impressionnante Recta tintin (pour ceux qui connaissent la longue route toute droite qui mène à Lacanau, c’est aussi rectiligne mais avec des falaises et des cactus en décor au lieu des pins), se perdre dans les sillons des vallées calchaquies, entre Cachi et Cafayate, et enfin en prendre plein les yeux dans un far west argentin de toutes les couleurs en remontant vers Salta de Cafayate… C’était bien cool oui. Jusqu’à ce que l’on essaye de repartir d’une petite pause à la Garganta del diablo, une faille énorme dans la falaise. Là, plus rien. Plus de jus, plus de démarrage, plus de voiture ! La panne qu’on n’explique pas ! 11h du mat, un soleil de plomb et deux pelés de touristes qui repartent en nous faisant un grand sourire. Merde.

NO_Tin_tinQue faire ? Appeler l’agence de location ? Au milieu de nulle part. Facile ! Surtout quand on trimballe un portable depuis le début du voyage qui ne peut ni émettre et ni recevoir d’appels  (Anne, s’il te plaît ne rigole pas) ! Trouver une cabine ? D’autant plus facile, quand on se trouve à 35 kilomètres du premier village ! Attendre. Un quart d’heure passe et notre cas semble intéresser enfin quatre touristes argentins. On explique. On ouvre à nouveau le capot. Ils nous proposent de pousser la voiture. On pousse et on repousse encore, dans un sens, dans l’autre… Rien à faire.

-Vous avez fait le plein ? nous interroge-t-on.

-Oui, à une centaine de kilomètres d’ici.

Ils regardent le niveau d’essence sur le tableau de bord. Retournent vers l’arrière de la voiture et se mettent à secouer la carrosserie avec vigueur, l’oreille collé à l’ouverture d’essence.

-Y’a rien là dedans ! lance l’un d’entre eux.

On le regarde, les yeux écarquillés. Comment est-ce possible ? Certes Bruno m’avait déjà fait le coup de la panne, un jour, entre Bruxelles et Strasbourg, juste parce qu’il voulait économiser sur son prochain plein d’essence… Mais là, j’étais certaine que l’on venait d’en mettre de l’essence. Que l’on pouvait milles fois tenir jusqu’à Salta, même en se trompant de chemin ! J’avais assez insisté sur ce point, étant donné que les stations d’essence se comptent sur les doigts d’une main sur cette longue boucle dans la nature et que je n’avais pas envie de finir par marcher avec mes sacs sur le dos !

- On vous l’a peut-être volée ? continue d’expliquer, convaincu, notre homme.

voitureOn peine vraiment à y croire malgré le fait que la voiture ne démarre toujours pas. Un chauffeur de bus touristique, passant près de nous, nous propose alors de prévenir un garagiste à Cafayate, à 45 km de là (seul endroit où il y a de l’essence). On accepte, incrédules, et on dit au revoir aux quatre touristes. Une heure, deux heures, trois heures passent. D’autres personnes tour à tour viennent nous voir, ouvrent le capot, regardent, inspectent, touchent aux différents fils sans vraiment les toucher et en fins connaisseurs qu’ils sont, donnent, sourire aux lèvres, leur propre explication… « Mais si y’a de l’essence, c’est juste l’électronique ! » « Y’a p’être juste un faux contact » « On ne voit plus rien avec ces nouvelles voitures ! Ils cachent tout, c’est que de l’électronique. » « Ah, l’électronique ! » sourit une jeune femme tapotant gentiment sur son vieux tacot tout rouillé avant de démarrer et de s’envoler. Dégoûtés, on a le sentiment de faire « tache » dans ce décor avec notre Clio flambant neuve, 5440 km au compteur, qui ne veut toujours pas démarrer.

NO_farwestC’en est trop. 15h. Ne voyant toujours pas arriver le moindre garagiste, on décide finalement de se mettre au stop. On sort les sacs du coffre et on se pose, attentifs au moindre bruit de moteur à l’horizon, devant la sortie de la fameuse gorge du diable. Une heure passe. Des voitures bondées qui bien entendu ne s’arrêtent pas. Des camions qui tracent leur route à 100 à l’heure sans même ralentir, ne serait-ce qu’un peu en nous voyant. Et pas le moindre bus ou collectivo local dans lequel grimper. Heureusement, deux touristes allemands acceptent enfin de nous embarquer avec eux jusqu’à Cafayate, non sans avoir essayé auparavant de démarrer notre chère voiture verte métallisée. Deux heures plus tard, nous pouvons enfin prévenir notre agence qui sitôt nous envoie un mécanicien et une nouvelle voiture pour rentrer au bercail, à Salta, soit à plus de trois heures de route. La maigre affaire. Nous n’avions pas laissé notre mécanicien une demi heure auprès de notre chère Clio, toujours muette et silencieuse, pour tracer vers Salta qu’il nous dépassait déjà en fanfaronnant du klaxon à bord de la dite Clio, tout à coup si joyeuse de foncer à travers la nuit noire. « Un fusible ». La titine capricieuse ne démarrait plus à cause d’un malheureux fusible, comme par hasard juste celui de l’injection, qui s’était fait la malle de quelques millimètres à force d’être secoué dans tous les sens sur ces pistes caillouteuses. Ah l’électronique, l’électronique ! Elle avait vraiment bon dos sur ce coup là !

NO_NousHeureusement, y’a aussi du bon à retrouver un peu plus de modernité. Car l’Argentine, c’est aussi et surtout un beau et grand pays, où on mange de la succulente viande, à coup de morceaux gigantesques, où on boit du bon vin pour vraiment pas cher (faut dire notre vin en France a tellement augmenté !)  et où la créativité est au rendez-vous, tant dans les bars que sur les étals des artisans. De quoi en prendre plein les sens.

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Commentaires
S
Plus que quelques jours pour vous dire combien on se régale à lire de vos nouvelles. Bon, après, pour moi, ça changera qu'un petit peu : pas de photos et moins de détail, mais contact toujours par mail ! <br /> En tous cas, profitez bien, à fond, plus que quelques jours, mais encore quelques jours de bonheur ailleurs ! gros bisous à Babeth aussi.<br /> Sophie et la troupe
A
Y a ceux qui font les riches et qui loue LEUR voiture et, y a ceux qui attendent sur le bord de la route que ceux qui ont loue LEUR voiture veulent bien les prendre en stop! La premiere methode est rapide mais onereuse, la seconde est lente et imparable, a condition de ne pas tomber sur nos trentenaires preferes ;-) Bisous les lievres.
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