Touchant Cambodge

Un simple échange de bouquin, dans la bibliothèque de notre hôtel à Ho Chi Minh Ville…Les témoignages de jeunes bonzes novices en Thaïlande allaient laisser place à un autre récit, beaucoup plus émouvant, plus éprouvant surtout : « D’abord, ils ont tué mon père… », de Loung Ung. Ou comment rentrer dans les méandres les plus obscurs de l’histoire cambodgienne, le génocide perpétré par les Khmers Rouges de 1975 à 1979, à travers le regard d’une jeune fille. Ce témoignage d’une enfance brisée, d’une population réduite à l’abrutissement du travail forcé, d’une période où seul compte le fait de survivre, nous a littéralement chamboulés avant même d’arriver au pays des sourires. Mais,il nous semblait indispensable de se confronter à cette réalité dès notre arrivée, pour tenter de mieux comprendre ce qu’est devenu le Cambodge. On vous avoue que cela change pas mal le regard que l’on peut porter sur les gens…27 ans depuis le renversement du régime de Pol Pot, ce n’est vraiment pas si vieux ! On aimerait connaître l’histoire de chacune des familles que nous croisons. Mais ce genre de sujet n’est vraiment pas facile à aborder. Aucun tribunal chargé de juger les dirigeants khmers rouges n’a encore été constitué à ce jour, alors que peu d’entre eux restent en vie… Comment faire pour tourner la page ?

Toujours est-il que nous sommes accueillis à bras ouverts depuis notre arrivée…Et que nous nous y sentons bien. La capitale Phnom Penh, malgré les nombreux avis négatifs que nous avions recueillis, est vraiment agréable. Comme il est bon d’y flâner, de siroter un jus de canne dans les ruelles grouillantes de jeunes collégiens, vêtus de bleu et blanc, ou de promener ses pas sur les quais verdoyants… On y respire vraiment, avec ses avenues aérées, bordées de bâtiments coloniaux rénovés et sa circulation digne d’une petite ville de province…Les robes des moines bouddhistes investissent de nouveaux les rues et les vat (temples monastères) reprennent possession des lieux. Nous l’apprécions peut-être aussi parce que nous y séjournons un peu plus que prévu. Véro étant de nouveau sur un reportage sportif…

Nous sommes quand même aller passer quelques jours dans le sud du pays, dans la bourgade provinciale de Kampot, histoire de  crapahuter un peu dans le massif du Bokor, avec sa station climatique des années 20, abandonnée, qui jouit d’un panorama splendide sur la mer et la jungle. Vers la station balnéaire de Kep aussi, dévastée par la guerre civile, et qui renaît tout doucement de ses cendres. L’occasion également pour sillonner la belle campagne cambodgienne, où les paysans khmers portent presque tous sur la tête la krama, l’écharpe traditionnelle à carreaux colorés, et où plus que tout ailleurs sur notre parcours asiatique, nous retrouvons la pauvreté et le bordel que nous avions croisés en Inde.

Les bus y sont certes plus propres que chez les indiens, mais les routes sont tout aussi cabossées et les trajets anarchiques et pittoresques. Pour preuve, après avoir arrosé à coup de seaux d’eau les roues de son engin, pour tenter de refroidir on ne sait quoi, notre chauffeur décida de s’allonger sous le bus pour y trifouiller sa mécanique. Quelques kilomètres plus tard, nous nous arrêtions à nouveau sur le bas côté, l’une des roues dépassant totalement de la carrosserie ! Finalement, après trente bonnes minutes de discussion et de coups de téléphone, on nous fit grimper dans un minibus, les uns serrés dedans, les autres sur le toit, pour finir les 45 kilomètres qui nous reliaient à Kampot. Soit au total, 7 heures de route pour parcourir 148 km… Prochain tour du monde, c’est sûr on prend les vélos !

Comments

[Eric&steph]

Salut Bruno,Vero,
Nous vous suivons dans votre periple, nous ne manquons aucun episode et nous vous remercions pour toute ces tranches de vie sympathique et depaysantes qui nous donne qu'une envie: gouter et decouvrir par nous meme tous ces beaux pays ainsi que cotoyer la population.
A bientot
steph et Eric de belfort

[burymarc]

tu connais ta mère;je pense qu'une petite mobylette serait mieux !!!! bisous